Depuis les temps anciens, les substances hallucinogènes ont une place à part dans l’histoire de l’humanité. De chamanique, leur intérêt est devenu artistique et scientifique avant qu’elles ne s’imposent comme un marqueur de liberté et de rébellion sociétale face à l’ordre établi, entrainant leur répression. La littérature témoigne de la quête de leur mystérieux pouvoir, par-delà les fantasmes et les croyances. Avec l’étrange histoire du LSD, d’abord et bien sûr, depuis le hasard de sa découverte, la révolution culturelle qui en a découlé, son bannissement et peut-être sa renaissance. Mais cette quête peut mener à la folie et Antonin Artaud l’exprime avec une douloureuse intensité. Aller aux sources de ces végétaux, auprès de ceux qui en ont la connaissance depuis des générations, ouvre la porte aux controverses dont Carlos Castaneda est l’exemple, à l’inverse d’intellectuels expérimentant avec rigueur leurs révélations. Aldous Huxley et Henri Michaux en sont les précurseurs et les grands témoins. Les visions du fumeur d’opium ou de cannabis, sans être réellement hallucinogènes, doivent être mentionnées pour compléter une fresque qui montre l’homme toujours en quête de moyens pour soulager sa souffrance existentielle et élever son regard au-delà de sa destinée.